L'HISTOIRE
DE CALVESI |
La
paroisse de Saint Albert de Calvesi
Quelques sites ont cependant
restitués de rares vestiges qui s’inscrivent chronologiquement entre
IIIe siècle avant et le VIe siècle après J .C .
la cité de Pauca était indiquée sur la cote occidentale
de la corse par le géographe grec, Claude Ptolémée,
au IIe siècle de notre ère. Les découvertes archéologiques
permettent aujourd’hui son identification avec l’actuel port de Propriano.
La première christianisation dans le golfe du Valinco est attestée
des le VIe siècle, à Santa Iulia di tavaria (Viggianello).
Parmi les premiers sanctuaires chrétiens de la vallée du Taravo,
il faut citer celui de Santa Maria di Taravo, qui dépendait
de l’abbaye de San Benigno de Gênes. L’église s élevait
sur la colline de l’Abbaddia (Paddià) au dessus de
la pleine de San Giovanni de Pratavonu. Les villages de Sollacaro et
Calvesi se sont établis vers la fin du XIVe siècle, à partir
de points rocheux défensifs. Placés à mi-pente, sur les contreforts
montagneux de la chaîne de « Butturettu » (871m)
qui sépare le bassin du Baracci de la vallée du Taravo, ils contrôlaient
d’anciens chemins qui menaient au col de Cilaccia (583m). Au dessus
de ce col à 768m, avait été édifié au XIIe siècle le premier
Castelo des seigneurs d’Istrie. Calvesi appartenait
au fief d’Istrie et formait une paroisse de la pieve
de Valle d’Istrie, qui comprenait encore au XVIe siècle,
Casalabriva, Sollacaro et Olmeto. Sur le territoire de l’ancienne
commune de Calvesi on relève, au lieu dit Murato, les traces d’une
chapelle romane et proche de l’habitat préhistorique de Filitosa,
le sanctuaire de « A Madonna di U carminu » (Notre
dame du mont Carmel) auquel se rattachait un petit ermitage. Le long
du chemin de Calvesi à Pila-Canale, ont perdurés des toponymes comme Santeddu et
surtout Piu’Vecchja (déformation locale de Pieve Vecchja),
probable emplacement d’une première église pievane dédiée à Santa
Lucia dont le vocable est également conservé. Les oratoires de Saint Roch avec
sa fosse commune (arca) et des saints Côme et Damien
se situaient aux limites du territoire de Sollacaro et Calvesi. Dans
le village de Sollacaro se trouvait une chapelle absidée dédiée à La
Nonziata (l’annonciation), recensée au XVIe siècle,
elle était à cette époque partagée avec la population de Calvesi.
L’église paroissiale actuelle paraît reprendre l’emplacement de cet
ancien édifice, elle est dédiée à Santa Maria en souvenir de l’Abbaddia du
Taravo. Enfin, la chapelle castrale dédiée à San Larenzu (
Saint Laurent) est attenante aux maisons fortes (Torri) de la famille
d’Istria. En 1530, s’élevait à Calvesi
une maison forte, au dessus (320m) des leu dits Canoniga (déformation
locale de Canonica) et Chiosu di a ghjesa (clos de
l’église). Ces deux toponymes laissent supposer l’existence d’un
ancien lieu de culte antérieur à l’établissement de l’église paroissiale
actuelle. Cette dernière fut placée sous le vocable de Saint Albert
le Grand au XVIe . A l’origine, il pourrait s’agir
du Saint Trapani (début du XIIe ), mais
une pieuse tradition l’identifiait vers 1955, à Albert de Cologne.
Ce dominicain, né à Lauingen en Souabe vers 1193 ou 1295 et mort à Cologne
en 1280, était un philosophe scolastique de renom et fut le maître
de Saint Thomas d’Aquin. L’église de Calvesi possède
une relique qui lui est attribuée. Enchâssée dans une montre, cette œuvre
en bois doré, ne paraît guère antérieure à la seconde moitié du XVIIe .
De cette période sont aussi conservées, une statuette de Saint Albert
en marbre blanc, portée à l’inventaire départemental des objets mobiliers
protégés au titre des monuments historiques, et une inscription sur
marbre datée de 1655 réutilisée dans une tombe devant le maître autel. A l’origine, l’église très petite
et de plan rectangulaire devait se limiter à l’actuelle sacristie,
elle fut agrandie grâce à la libéralité de Pietro Félice Casabianca qui
fit don du terrain nécessaire à la construction de la nef. Sa sépulture,
dans le chœur, date de 1790. La chapelle latérale sud est dédiée à la
vierge de la miséricorde, dont la belle statue en feuille dorée est
placée dans une niche vitrée. La décoration picturale qui ornait
la voûte de la sacristie, comme les statues en feuille dorée, sont
attribuables à la fin du XVIIIe siècle, période de développement
du village ( de 1726 à 1768, la population passait de 137 à 220 âmes).
Enfin, on doit rappeler que la paroisse bénéficiait aussi de l’organisation
pieuse d’une confrérie de pénitents dédiée à Saint Albert. L’entretient
de l’église était une préoccupation constante du Conseil de
Fabrique. Durant le XIXe siècle, ce conseil se
plaignait fréquemment de l’exiguïté de l’église qu’il envisageait
d’agrandir en raison de l’augmentation de la population. Le clocher actuel à été construit
en 1816, mais achevé au début du XXe siècle. Dès la fusion
de Calvesi avec Sollacaro le 1er juin 1853, on assiste à une
succession de doléances des paroissiens de Calvesi envers le Conseil
municipal, pour le décider à financer des travaux d‘entretient ou
d’embellissement de leur église. Afin de disposer des moyen financiers
suffisants, ils vont jusqu’à exiger la vente de terrains, qui dans
la pleine du Taravo avaient appartenu à leur commune. D’après
Joseph Cesari – Tous droits réservés |